Interview alumni : AJAVON Liova, ancien tennisman professionnel.

Interview alumni : AJAVON Liova, ancien tennisman professionnel.

À 25 ans, Liova AJAVON réussit à combiner sport de haut niveau et études. Fraîchement diplômé du DEJEPS Tennis, cet ancien joueur professionnel est aujourd’hui aussi entraîneur. Il revient sur son parcours, porté par la passion du jeu et le goût du challenge.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Liova AJAVON, j’ai 25 ans et je viens tout juste de valider le DEJEPS Tennis. Avant cette reconversion, j’étais joueur professionnel. J’ai évolué à un bon niveau sur les circuits français et j’ai également participé à quelques compétitions internationales du circuit ATP, notamment les tournois Futures, qui sont les premiers échelons du circuit pro. 

Et aujourd’hui, quel est votre métier ?

Aujourd’hui, je combine deux activités. Je suis joueur professionnel en Coupe Davis avec l’équipe du Togo. En parallèle, je suis aussi entraîneur de tennis en club, à Antony. Cette double casquette me permet de rester connecté à la compétition tout en développant une activité professionnelle stable. C’est un équilibre que j’ai trouvé cette année, en commençant à travailler tout en poursuivant les tournois.

Comment réussissez-vous à gérer ces deux casquettes ?

Cette première année a été particulièrement intense, car j’ai dû m’adapter à un nouveau rythme. Travailler en club implique souvent des horaires tardifs : il y a des soirs où je termine à 22h. Ça demande donc une vraie organisation pour préserver mon énergie. Je dois optimiser mes moments de repos, planifier mes entraînements personnels et assurer mes cours sans négliger la récupération. Pour cela, j’ai mis en place une organisation assez précise avec mon club. Nous avons convenu que je concentre mes heures de travail au début de la semaine. Je travaille principalement les lundi, mardi et mercredi. Ce sont des journées assez chargées, notamment le lundi matin avec les cours à Trans-Faire. Mais cet emploi du temps m’a permis de libérer mes jeudis et vendredis pour m'entraîner et participer à des compétitions. Le week-end est généralement consacré aux matchs. 

Pourquoi avoir choisi de devenir joueur professionnel ?

Après mon bac, j’ai voulu me donner toutes les chances pour aller le plus loin possible dans le tennis. J’ai donc décidé de me lancer pleinement dans le circuit. En France, j’ai atteint le classement de -15, ce qui est juste avant le top 100 national. Sur le plan international, j’ai été classé aux alentours de la 1500e place mondiale. Mais j’ai rapidement été confronté à la réalité financière du circuit : les déplacements, l’équipement, les frais d’inscription... Tout cela coûte très cher, et sans sponsors ou soutien conséquent, il est difficile de tenir sur le long terme.. J’ai donc fait le choix de m’orienter vers l'entraînement, pour pouvoir continuer à jouer tout en ayant une source de revenus.

Pourquoi avoir décidé de devenir entraîneur ?

Le tennis est une passion depuis toujours. Devenir entraîneur, c’est à la fois un moyen de rester dans cet univers et de construire un projet professionnel solide. C’était important pour moi de suivre une formation, de structurer mon avenir. Et surtout, ce rôle me permet de transmettre ce que j’ai appris en tant que joueur : que ce soit à des enfants, à des adultes débutants ou à des joueurs de compétition, j’essaie de leur communiquer cette passion et les valeurs qui m’ont accompagnées.

Quels sont les moments les plus marquants de votre carrière de joueur ?

Il y en a plusieurs. Très jeune, j’ai eu la chance de participer à deux reprises aux championnats de France, à Roland-Garros. C’est un souvenir incroyable : jouer sur ces terrains mythiques à 13 puis 15-16 ans, c’est impressionnant. Plus tard, j’ai représenté le Togo lors du championnat d’Afrique en Tunisie, une expérience humaine et sportive très enrichissante. Mais récemment, ce sont surtout mes sélections en Coupe Davis qui m’ont marqué.

Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui souhaite faire carrière dans le sport ?

Je leur dirais de ne pas hésiter à se lancer. Le sport est un milieu très enrichissant, qui apporte beaucoup sur le plan humain. On apprend des valeurs fortes : le dépassement de soi, la rigueur, le respect, le partage. Mais il ne faut pas croire que ce sera facile. Il faut être prêt à s’organiser, à faire des sacrifices parfois, à faire preuve de persévérance. Mais si la passion est là, ça vaut vraiment le coup.

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